L’heure de la rentrée parlementaire n’a pas encore sonné que Daniel Senesael a déjà enfilé son nouveau costume de député fédéral et entamé le travail parlementaire. Membre notamment des Commissions Santé et Emancipation sociale, il a ainsi cosigné plusieurs propositions de résolution dans ces matières, en collaboration avec certains de ses collègues socialistes.
Parmi ces propositions de résolution, il y en a une visant à renforcer la prévention des risques liés à l’utilisation des rayons UV à caractère esthétique. Il s’agit là d’une problématique de santé publique d’autant plus importante que le succès des centres de bronzage, surtout auprès des jeunes de moins de 30 ans, va croissant et ce, alors même que le Centre International de Recherche sur le Cancer classe désormais les ultraviolets artificiels comme cancérogènes avec certitude. Par ailleurs, les experts de l’Organisation Mondiale de la Santé estiment que le risque de contracter un cancer de la peau augmente de 75% chez les personnes qui fréquentent les cabines de bronzage avant l’âge de 30 ans. Enfin, il apparaît que sur les 79 centres de ce type qui ont subi un contrôle du SPF Economie depuis 2008, seuls 5 se trouvaient en conformité. Au vu de ces éléments, Daniel Senesael et ses collègues ont demandé au gouvernement de prendre les mesures nécessaires afin : d’adapter l’arrêté royal du 20 juin 2002 relatif aux conditions d’exploitation des centres de bronzage pour insister sur le caractère cancérigène certain des UV ; d’interdire toute publicité ou incitative faisant référence à un quelconque effet bénéfique du bronzage artificiel pour la santé et de faire accompagner toute publicité pour des séances de bronzage d’une mention de mise en garde contre les risques cancérogènes liés aux UV ; d’obliger les centres de bronzage de fournir gratuitement des lunettes de protection et enfin de renforcer les contrôles et les sanctions.
Une seconde proposition de résolution introduite par Daniel Senesael est celle visant à équilibrer les informations sur les médicaments dont disposent les médecins. Selon l’Institut scientifique de Santé publique, il apparaît que « le comportement en matière de consommation de médicaments est de plus en plus déterminé par les médecins prescripteurs ». Un tel constat explique largement le besoin de renforcer les informations des médecins en matière de médicaments, surtout si l’on tient compte du fait que la Belgique est largement au-dessus de la moyenne des pays de l’OCDE en ce qui concerne la consommation d’antidépresseurs, d’anticholestérols ou d’antibiotiques. Une telle consommation à un coût. Ainsi, les dépenses totales en matière de santé représentaient 10,9% du PIB de la Belgique en 2009. Par ailleurs, considérant que la prescription médicale est un élément central qui détermine la consommation médicamenteuse, que les mécanismes liés à la prescription de médicaments par les médecins sont encore largement méconnus et enfin que les laboratoires pharmaceutiques jouent un rôle essentiel en matière de recherche, de fabrication et de fourniture de médicaments Daniel Senesael et ses collègues ont adressé une liste de proposition au gouvernement à ce sujet. Ainsi, à travers cette résolution, ils proposent : de doter la commission de contrôle de la publicité des médicaments de la compétence d’élaborer des recommandations sur le bon usage des visites des délégués médicaux chez les médecins ; de mener des études, d’une part, sur l’impact de la visite médicale sur les comportement des prescriptions et des stratégies promotionnelles de l’industrie pharmaceutique et, d’autre part, sur la régulation quantitative de la visite médicale et notamment sur la possibilité de fixer des objectifs quantitatifs lors des visites médicales pour les classes de médicaments où la promotion est manifestement excessive ; d’améliorer la formation des médecins en pharmacologie et en économie de la santé ; d’obliger les délégués médicaux de remettre à la personne visitée le résumé des caractéristiques du produit et la fiche de transparence y afférente et ce, en plus des prix de vente au public pour chaque conditionnement mis sur le marché ; de s’assurer de la remise effective et systématique de ces documents en instaurant un dispositif de sanctions en cas de non-respect de cette obligation et enfin, d’encourager la diffusion d’information d’intérêt général sur le sujet.
Une troisième proposition de proposition relative à l’émancipation sociale cette fois est celle visant à créer un dispositif de veille et d’urgence sociale via la création d’un numéro d’appel téléphonique : le 115. La grande pauvreté, qui recouvre des réalités bien différentes, a augmenté de manière considérable dans les grandes villes ces dernières années. Or, l’article 23 de la Constitution stipule que chaque individu a le droit de mener une vie conforme à la dignité humaine. Les personnes en situation de pauvreté extrême doivent donc pouvoir être conseillées et orientées vers des services de proximité tels qu’un hôpital, un centre de guidance, un service administratif, un centre d’accueil de jour, de nuit, ou d’hébergement,… il s’agit là d’une responsabilité collective. Ainsi, au-delà des politiques structurelles de lutte contre la pauvreté, la mise sur pied d’un dispositif d’urgence sociale s’inscrit dans la continuité des différentes initiatives destinées à lutter contre l’exclusion, lesquelles n’atteignent pas toujours leur objectif étant donné que les personnes se retrouvant en situation de détresse sociale ne sont, la plupart du temps, pas suffisamment informées des possibilités d’hébergement ni de la présence de services sociaux à proximité. Dans la mesure où, un moyen relativement aisé pour, d’une part, parvenir à répondre à la demande ou permettre aux personnes précarisées d’avoir rapidement une réponse concrète à leur demande et, d’autre part, avoir accès aux informations existantes serait la mise en place d’un numéro de téléphone national gratuit, le 115, Daniel Senesael et ses collègues ont demandé au gouvernement que soit mis sur pied et financé ce numéro d’urgence ; qu’il en fixe les modalités et procédures et enfin qu’il crée, en concertation avec les entités fédérées, un maillage complet des services sociaux compétents pour répondre à toute personne dont l’état de pauvreté nécessite une réponse urgente.
Au-delà de celles-ci, Daniel Senesael a par ailleurs cosigné deux autres propositions de résolution, l’une visant à réaffirmer le principe d’égalité entre les femmes et les hommes et la nécessité de poursuivre sa mise en œuvre au sein de l’Union Européenne, l’autre visant à améliorer le respect et les droits des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres, queers et intersexes. Deux sujets qui lui tiennent particulièrement à cœur.